Janvier 2008. Peu après Noël, nous décidons, Alan et moi, de partir un an avec nos enfants pour faire le tour de la planète. Ce n’est pas un coup de tête, mais le résultat d’un vagabondage de l’esprit qui dure chez Alan depuis des années déjà. Un rêve profondément ancré en lui. Chez moi, c’est plus récent. La petite graine s’est plantée à notre retour des vacances d’été en Bretagne. Et pourquoi pas ?

Nous en parlons d’abord à nos deux enfants, Jules, 12 ans, et Billie Jane, 9 ans, afin d’être sûrs que ce projet est un choix partagé. Leur réaction est tellement positive que nous n’hésitons plus, et nous nous lançons alors dans une première aventure, l’organisation. Une course effrénée contre le temps et les obstacles.

Notre départ étant fixé au 5 septembre 2008, nous avons 7 mois pour que tout soit mis en place : trouver l’argent pour financer le voyage et l’achat des billets d’avion, trouver des locataires pour la maison, s’occuper de la vente de la voiture, prévenir les écoles, pour ne nommer que les premiers défis. Le reste est une liste interminable de préparatifs. Qui ne se termineront que le jour même du départ, à 1 heure du matin !

L’itinéraire : Amérique du Sud, Nouvelle-Zélande, Australie, Asie du Sud-Est, Inde du Nord, Népal, Egypte et Afrique de l’Est, le tout, en 330 jours.

Nous partons avec 55 euros par jour en poche, le sac sur le dos comme unique bagage, sans savoir où nous logerons ni où nous dormirons. Nous avons uniquement réservé les vols entre les continents et certains pays. Nous savons juste que nous emprunterons les transports publics locaux, que nous pratiquerons parfois même l’auto-stop, pour nous déplacer. Pour le reste, le destin nous guidera. « On verra » est le leit motiv d’Alan. Et il a raison. Sans cette ouverture d’esprit, ce voyage n’aurait rien eu d’une aventure.

Ce récit vous emmènera, entre autres, au beau milieu de l’Altiplano bolivien dans un 4x4 en panne perdu en pleine nuit, mais aussi dans le quartier des sorcières de La Paz, sur un cargo chilien chargé de bestiaux, dans un camping car néo-zélandais bourré de milliers de moustiques guerriers, chez une famille chinoise installée dans le Little India de Singapour, au cœur des transes hindouïstes lors de la cérémonie du piercing sur l’île malaise de Penang, en pleine méditation avec les enfants d’un orphelinat dans le Nord de l’Inde, et dans un refuge perdu au milieu des terres masaï où l’eau est presque inexistante.

Peut-on vraiment voyager à quatre dans le Monde avec 55 euros en poche ?

Partir à quatre...

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